La confiance en soi de l’enfant est un point à ne surtout pas négliger, car il témoigne de l’amour qu’il se porte et de l’image qu’il a de lui-même. Et s’il est une chose qui nous est chère en tant que parent, c’est bien le bonheur de nos enfants! Finalement, quand nous prenons un peu de distance, peu importe le métier ou les choix qu’ils feront, l’essentiel est bel et bien qu’ils soient heureux.
Bonheur et confiance en soi de l’enfant sont intimement liés. En effet, les enfants qui ont une bonne estime de soi et une confiance en eux solide, deviendront des adultes plus optimistes et plus épanouis.
Notre rôle de parent est alors (entre autres…) d’aider nos enfants à construire cette estime et cette confiance tout au long de leurs différentes phases de développement.
Sans vouloir attribuer toutes les responsabilités aux parents, il est important d’avoir conscience que le regard que nous portons sur nos enfants, peut conditionner leur avenir. En effet, si je pense que mon enfant a tel caractère, je serai alors persuadée de ses compétences et de ses difficultés. J’adopterai donc inconsciemment des attitudes différentes vis-à-vis de lui, ce qui et influencera ses comportements. Plus nous renvoyons une image positive de notre enfant, plus il aura de chances d’en prendre conscience. Plus j’ai confiance en ses capacités, plus il osera. Plus je le laisse se tromper, plus il testera, moins il aura peur de l’échec et plus il apprendra.
Pourquoi développer l’estime et la confiance en soi de son enfant?
L’estime de soi c’est en quelque sorte, l’amour que l’on se porte à soi-même: l’image, plus ou moins positive, que l’on a de soi. La confiance en soi correspond davantage au fait de se sentir capable.
Dans son livre « aidez votre enfant à prendre confiance en lui» Stéphanie Couturier, psychométricienne, utilise une petite métaphore que j’aime beaucoup:
« La confiance en soi, un moteur pour la vie »
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- Si l’enfant à une faible confiance en soi, il a un moteur avec peu de chevaux, il peut avancer mais à faible allure et les obstacles seront difficiles à franchir.
- Si l’enfant à une forte confiance en soi: il a un moteur puissant, il peut avancer rapidement et longtemps. Surtout, il peut redoubler d’énergie pour surmonter les moments difficiles.
- Si l’enfant n’a pas de confiance en soi: il n’ a pas de moteur, il n’est pas autonome et avance uniquement par l’envie des autres.
Pour un enfant, comme pour un adulte d’ailleurs, il est nécessaire de croire en soi afin de rester optimiste et ne pas baisser les bras face aux difficultés. Il est important de savoir que l’on a les ressources en soi et ainsi se donner les moyens de réaliser ses rêves (et donc, être plus heureux!)
Ce qui peut altérer la confiance en soi d’un enfant
La confiance en soi de l’enfant est fragile et il suffit de peu de choses pour l’altérer et développer une mauvaise estime de soi. Elles peuvent se caractériser par :
- Les critiques et reproches
- Le harcèlement
- Le manque d’autonomie
- La mise en difficulté
- La comparaison à d’autres enfants
Les critiques et reproches:
Au cours de son apprentissage, un enfant sera confronté à des critiques et reproches de la part de ses parents, professeurs, éducateurs et camarades, qui peuvent le fragiliser et le freiner dans sa motivation. « Ce n’est pas comme ça qu’il faut faire »« Tu n’y arriveras jamais à ce rythme », sont autant de petites phrases, même si vous ne pensez pas à mal, qui peuvent susciter le repli d’un enfant sur lui-même.
Afin d’y palier au mieux, n’hésitez pas à booster positivement votre enfant s’il a des difficultés, qu’il s’agisse du travail scolaire ou des petits gestes du quotidien. « Ce n’est pas grave si tu n’as pas réussi cette fois, il y en aura d’autres » « On peut le faire ensemble si tu veux, comme ça tu me montres où tu as eu des difficultés». Se sentir encouragé et entouré l’aidera davantage à exprimer ses talents qu’à les réprimer mais aussi à éveiller sa curiosité.
Le harcèlement:
Certains enfants peuvent être la cible, notamment dans le cadre scolaire, de harcèlement qui va susciter la peur et le repli sur soi. Les premiers visés sont, dans la majeur partie des cas, les enfants à la personnalité la moins affirmée. Le harcèlement est un fait particulièrement grave, qui peut conduire un enfant à se renfermer et à abandonner sa confiance en soi.
Il y a des signes ne trompent pas : si un enfant est récalcitrant à aller à l’école (il retarde au maximum le moment du lever, il pleure ou se plaint de maux de ventre avant de partir) il est indispensable en tant que parent d’en connaître la cause. Ceci bien entendu avec précaution, inutile de faire subir un interrogatoire à votre enfant si vous avez le moindre doute. Faites-lui simplement comprendre qu’il est sécurité avec vous et que parler le libérera d’un poids. Selon le degré de gravité et l’âge de l’enfant, un rendez-vous avec ses responsables pédagogiques (professeur, éducateur) est incontournable.
Le manque d’autonomie:
Chez un enfant, le manque d’autonomie se traduit par sa peur de découvrir et d’expérimenter de nouvelles choses seul. Les parents ou aînés y ont leur part de responsabilité. Car même en partant d’un bon sentiment, faire à sa place, refaire après lui devant ses yeux ou ne pas le responsabiliser en lui confiant des tâches à effectuer seul, ne peuvent pas l’aider à gagner en autonomie.
N’hésitez pas à déléguer à votre enfant un maximum de tâches qu’il pourra effectuer sans solliciter votre aide ou celle d’un membre de la famille, en tenant compte de son âge. Cela peut être mettre le couvert, remplir une carafe d’eau, ranger les courses, sortir les poubelles… Des petits gestes communs du quotidien, pouvant paraître surdimensionnés pour un jeune enfant. Ne soyez pas avares de consignes pour le guider au mieux (« La fourchette à gauche, le couteau à droite » « Le carton va dans le sac jaune de tri»). Et n’oubliez pas que plus votre enfant gagnera en autonomie, plus vous aurez à gagner en sérénité !
Mise en difficulté:
La confiance en soi de l’enfant va de pair avec son rythme et son niveau de développement. En effet, selon son âge, il ne sera pas en mesure d’effectuer certaines choses en toute autonomie ou de se confronter à des expériences jusqu’alors inconnues.
Vous devrez donc veiller, en votre qualité de parent, à ne pas exposer votre enfant à des situations susceptibles de le mettre en difficulté. Accompagnez-le au maximum dans les gestes du quotidien et n’hésitez pas à lui prodiguer des conseils et valoriser ses efforts. « Tu as réussi à faire la première boucle de ton lacet, c’est un très bon début, demain on essaie la deuxième ! ». Ceci contribuera à lui apporter confiance et courage tout en se sentant épaulé.
Comparaison à d’autres enfants:
Dans une famille, la confiance en soi de l’enfant est également mise à rude épreuve, surtout au sein d’une fratrie. Lorsque la réussite d’un enfant est mise en avant devant un autre, cela peut susciter jalousie ou autre émotion, comme le repli ou une mauvaise estime de soi. Comparer un enfant à ses frères et soeurs ou à d’autres enfants peut être très mal vécu et influer sur sa confiance en soi.
Ce n’est pas parce son aîné est un musicien prodige qu’il faut négliger le petit dernier, qui n’a pas développé de don musical, du fait de son jeune âge ou de son attrait pour la poterie. Au contraire, intéressez-vous de très près à ses centres d’intérêts, quels qu’ils soient. Et ne perdez jamais de vue que chaque enfant a une personnalité et des goûts qui lui sont propres.
Les signes qui témoignent d’un manque de confiance en soi chez l’enfant
Lorsque la confiance en soi de l’enfant est mise à l’épreuve, certains signes peuvent être observés, tels que :
- Son manque d’initiative
- Il est timide et ne va pas vers les autres enfants
- Il semble avoir peur de tout
- Il recherche la présence ou l’approbation de ses parents
- Il se dévalorise
Le manque d’initiative:
Un manque d’initiative chez un enfant se traduit par un besoin perpétuel de l’adulte, lorsqu’il doit se confronter à de nouvelles expériences. Ce premier signe témoigne d’un manque de confiance en soi, caractérisé par la peur de l’échec ou de l’inconnu.
En tant que parents, soyez à l’écoute et surtout observez les attitudes de votre enfant, lorsqu’il doit entreprendre quelque chose de nouveau. S’il vous sollicite systématiquement, ne refusez pas de lui apporter de l’aide. Expliquez-lui plutôt et avec des mots simples, que la vie regorge tous les jours d’expériences nouvelles qu’il est parfois nécessaire de découvrir par son propre chef. Si votre enfant se montre réticent, rien ne vous empêche de le guider dans ses premiers pas. Il sera ensuite très fier de vous montrer comment il a réussi « Tout seul comme un grand ! »
Il est timide et ne va pas vers les autres enfants:
La confiance en soi de l’enfant repose aussi sur la personnalité de chacun. Plus un enfant est timide, moins il ira vers les autres et plus il aura tendance à s’isoler. Mais la timidité est un trait de caractère qu’il n’est pas facile de changer d’un coup de baguette magique ! Alors comment faire pour l’aider au mieux ?
Si votre enfant est timide et qu’il a du mal à aller vers les autres enfants, ne faites surtout pas de forcing, au risque de le braquer et le fermer davantage. Exemple : vous êtes au parc de jeu et vous apercevez un enfant qui a bien du mal à remplir son seau. Suggérez alors subtilement à votre enfant d’aller lui proposer son aide, en sa qualité de super-maçon des bacs à sable ! Vous pourrez même l’accompagner dans sa démarche pour qu’il se sente moins seul. Vous l’aiderez non seulement à franchir le premier cap, la timidité, et sa confiance en soi en sera un peu plus boostée.
Il semble avoir peur de tout:
La peur de tout témoigne d’un manque de confiance en soi de l’enfant. Dans ce cas de figure, l’enfant peut exprimer de nombreuses craintes lorsqu’il s’agit de se confronter aux autres ou à des choses nouvelles. Qu’il s’agisse d’aller vers d’autres enfants, réaliser des choses par lui même, prendre la parole en public etc.
Aucune peur n’est insurmontable, il suffit pour cela d‘être à l’écoute de celles de votre enfant. Il n’ose pas se faire de nouveaux copains par crainte d’être rejeté ? Rebondissez sur les nombreuses qualités que vous lui connaissez, cela redorera son estime de soi et l’aidera à faire le premier pas. La dernière des choses à faire est de minimiser les peurs de votre enfant. Cela ne ferait qu’accentuer son manque de confiance et ne réglera pas le problème.
Il recherche la présence ou l’approbation de ses parents:
Les parents sont pour leurs enfants les premiers modèles auxquels ils sont confrontés. Il est de ce fait normal, qu’il recherchent systématiquement leur présence et leur approbation, dans tout ce qu’ils entreprennent. Mais attention point trop n’en faut.
Monter l’exemple fait partie de l’éducation, mais votre enfant doit se forger sa propre personnalité. Pour avoir une bonne confiance en soi, votre enfant doit penser et faire par lui-même. Toutefois, rien ne vous empêche de le conseiller et de le guider dans certaines démarches. Sans pour autant qu’il demeure dans votre ombre, car la confiance en soi d’un enfant découlera de son propre rythme de vie.
Il se dévalorise:
« J’ai pas réussi, je suis nul. » « Les autres ils ont fini super vite et pas moi. ». Lorsqu’un enfant découvre la vie en communauté, dans une classe par exemple, il n’est pas évident pour lui de ne pas se comparer aux autres. Mais lorsqu’il se dévalorise et s’inflige des reproches, cela signifie que sa confiance et son estime ne sont pas au plus haut.
Il est important de faire comprendre à un enfant que chacun est différent, de par sa façon d’être ou de faire. Expliquez-lui que la vie n’est pas une compétition ou une course contre la montre. Si il parvient à atteindre ses objectifs, soulignez-le et félicitez-le, quel que soit le temps consacré ou la façon d’y arriver.
Comment développer l’estime et la confiance en soi de son enfant?
Il existe des tas de façons de développer l’estime et la confiance de nos enfants. J’ai choisi de les regrouper en 3 grandes catégories:
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- Valoriser son enfant
- Encourager son enfant
- Témoigner de l’affection à son enfant
Valoriser son enfant:
Il s’agit en fait de valoriser ses actions et non son caractère: « tu as bien travaillé » est beaucoup plus efficace que « tu es intelligent ». En effet, Il est important de distinguer le comportement de l’identité. Un enfant n’est pas ce qu’il fait, il n’est pas bête s’il a fait une bêtise, il n’est pas sale s’il se salit, il n’est pas capricieux parce qu’il fait une colère.
Il est préférable de valoriser son enfant plutôt que de le complimenter. En effet, trop de compliments peut avoir un effet négatif sur l’estime de soi, cela peut gonfler l’égo de son enfant mais aussi altérer le lien de confiance qu’il nous porte: « maman me dit tout le temps que je suis le meilleur mais c’est pas vrai »
Lorsque l’on valorise son enfant, il est important de décrire les faits, les comportements, les ressentis. Ainsi l’enfant comprend ce qu’il a fait de bien et pourra reproduire ce bon comportement. « Tu as fait preuve de courage, en allant demander pardon » « Tu t’es fait mal et tu ne t’es pas plaint ».
lire aussi: “Comment bien complimenter les enfants “
Encourager son enfant:
Les encouragements favorisent la motivation et renforcent l’estime de soi. Ils permettent de montrer à l’enfant que l’on a confiance en lui, en ce qu’il fait, ce qui agit sur son niveau d’autonomie. Par ailleurs, cela lui donne du courage pour continuer à se dépasser.
Les enfants sont des êtres en construction. Ils ont besoin, de tester, de découvrir et de se tromper pour apprendre et avancer. C’est pourquoi il est nécessaire de les encourager pour développer leur autonomie. Pour cela il est important de les aider à prendre conscience de leurs potentiels.
Lorsque votre enfant vous annonce qu’il va entreprendre une action qui vous laisse septique (construire une immense cabane en haut d’un arbre, aller sur la lune, ou partir avec ces copains en vacances…) plutôt que de mettre en avant tous les risques et lui donner des conseils, tentez plutôt de le questionner: « comment comptes-tu t’y prendre? » « que feras-tu si ça ne fonctionne pas comme tu le souhaites? » « Quelles sont tes idées face à telles difficultés? ». Ces questions constructives l’aideront à se projeter. Surtout, il est important de ne jamais critiquer le rêve ou la vision d’un enfant!
Visionner: “Une activité pour augmenter la confiance de votre enfant”
Je vous ai préparé une petite infographie qui reprend ces 20 phrases, pour les avoir à portée de main. Vous pouvez les retrouver dans la bibliothèque des Par’Ambitieux.
Témoigner son affection à son enfant:
Pour se développer, l’enfant a besoin de contact physique témoignant l’amour de ses parents. Le toucher est le premier langage d’amour. Ayez des gestes d’affection envers votre enfant: donnez-lui la main, embrassez-le, câlinez-le. De votre côté, il est important que vous acceptiez de recevoir ses signes d’affection, lorsqu’il vous demande un bisou par exemple.
Passer du temps de qualité avec son enfant est également une excellente façon de témoigner son affection. Les enfants mesurent l’amour que nous leur portons au temps que nous passons avec eux. Organisez des sorties, des jeux, des balades. L’important n’est pas la quantité mais la qualité. Essayez d’etre pleinement présent pendant ces temps de partage, appréciez le plaisir d’être ensemble, choisissez des activités qui vous plaisent à tous les deux.
Enfin, même si cela semble logique pour vous, votre enfant a besoin d’entendre que vous l’aimez. Les mots doux font du bien quelque soit notre âge! N’hésitez pas à lui dire à quel point il compte pour vous, comme vous tenez à lui…
lire aussi: “tu veux jouer avec moi? Le jeu dans la relation parent/enfant”
Ce n’est pas un peu trop tout ça?
Ne craignez pas de donner trop d’amour à votre enfant, il en a besoin pour grandir et se développer. C’est le carburant le plus puissant pour remplir nos réservoirs émotionnels, celui qui nous rend le plus heureux. Aimer votre enfant l’aide à s’aimer lui-même cela lui permet d’avoir une bonne estime de soi et une confiance suffisamment solide pour surmonter les moments moins rigolos.
Petits points de vigilance:
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- Soyez vigilants aux mots que vous utilisez lorsque vous vous adressez à votre enfant mais aussi quand vous parlez de lui à une autre personne. Les enfants ont souvent les oreilles qui traînent…
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- Prenez garde à l’isolement: que ce soit à cause des écrans ou même des heures de lecture, il arrive que ces activités deviennent des refuges pour les enfants qui manque de confiance en eux. Dans ce cas, le plus important est de vous assurer que votre enfant est bien en lien avec ses camarades, à l’école par exemple.
- Prenez l’habitude de parler de vous, de ce que vous ressentez, de vos émotions. Cela permet à l’enfant de parler de lui-même et de ses propres émotions. Modifiez vos propres comportements si besoin et montrez-lui le bon exemple.
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- Eviter les critiques négatives. En moyenne un enfant reçoit 10 critiques par jour. “tu n’as pas fait tes devoirs”, “tu laisses traîner tes jouets”, “tu ne m’écoutes jamais”. Tentez de repérer ces critiques et de les diminuer. Cela suppose de changer de regard: nous avons tendance à repérer uniquement les choses négatives, ce que nos enfants ne font pas ou mal, essayez plutôt de repérer et accentuer le positif.
Ouvrages pour cet article:
On échange autour de cet article?
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- Vos enfants souffrent-ils d’un manque de confiance en eux?
- Comment cela se manifeste t-il?
- Avez-vous des conseils à donner aux autres Mam’ambitieuses pour renforcer la confiance en soi de leurs enfants?
Vos avis, expériences et suggestions sont les bienvenus dans les commentaires.
Je trouve que c’est très important également d’écouter nos enfants pour les aider à s’affirmer. Attention aussi a la surprotection des enfants, en voulant trop les aider on envoie le signal qu’ils ne sont pas capables.
Pour compléter tes exemples de phrases, voici une liste de phrases pour booster leur confiance en eux :
https://www.parentalitezen.com/augmenter-estime-de-soi/
Finalement c’est un travail du quotidien pour qu’ils grandissent en confiance ☺️
CEes articles sont très interessants .Ils me permettentde voir plus clair sur ma situation dans laquelle je suis.
Merci Maryam, ravie que cet article vous plaise et vous aiguille.