Comment se traduit la phase d’opposition de l’enfant ? 

Autour de deux ans, un enfant grandit et va manifester sa soif d’autonomie, boostée par les nouvelles capacités qu’il vient d’acquérir. En effet, l’apprentissage de la marche et du langage, sont à l’origine de ce que l’on peut qualifier de mini adolescence chez l’enfant, pendant laquelle le besoin de se différencier de l’adulte, son référent principal, prend le dessus.

Ainsi, il peut se mettre du jour au lendemain à :

  • Bouder vos consignes, avec le non comme seul mot d’ordre
  • Avoir une réaction surdimensionnée qu’il va exprimer en se mettant à crier, pleurer ou en se roulant par terre
  • Manifester sa colère pour un oui pour un non
  • Montrer des signes de fatigue
  • S’opposer constamment et tester les limites
  • Exprimer sa frustration de façon perpétuelle

En votre qualité d’adulte, il ne sera pas chose aisée que de vous y confronter mais vous n’aurez pas d’autre alternative. Durant la phase de l’opposition de l’enfant, le rapport adulte-enfant est mis à rude épreuve, mais vous allez comprendre pourquoi cette période est, à l’arrivée, bénéfique pour tout le monde.

Bien que la phase d'opposition de l'enfant est difficile, elle est finalement bénéfique pour tout le monde !


Pourquoi la phase d’opposition est nécessaire à la construction d’un enfant ?

Il est important d‘accompagner un enfant dans cette phase d’opposition, certes riche en stress, mais à l’issue de laquelle il va non seulement gagner en autonomie et saura aussi davantage contrôler ses émotions. Durant ce premier tournant décisif de sa vie, il va apprendre à se différencier et à s’affirmer et qui mieux que vous, parents, pouvez l’aider au mieux dans cette démarche ?


6 conseils pour gérer sereinement la phase d’opposition de l’enfant

1. Il boude la moindre consigne

Évitez au maximum d’entrer dans un rapport de force, en adaptant vos consignes et le ton employé pour les formuler. Aussi, durant cette période compliquée, il est davantage préconisé de suggérer au lieu d’ordonner. Ceci laissera une marge de manœuvre à votre enfant, qui l’aidera à s’épanouir au fur et à mesure de son développement.

Par exemple au lieu d’un « Range tes jouets ! », essayez un « Que dirais-tu d’organiser ta chambre pour mieux retrouver tes affaires ? Tu pourrais même faire une cabane pour tes doudous ? » Voire lui offrir la possibilité de choisir entre deux options s’il est trop récalcitrant «Tu préfères le faire avant ou après ta sieste ? ou Tu peux ranger une partie maintenant et une autre juste après le goûter » Ainsi, vous parviendrez en douceur à vos fins, en ayant évité le conflit et en lui laissant la possibilité de décider.

« Que dirais-tu d’organiser ta chambre pour mieux retrouver tes affaires ?

Tu pourrais même faire une cabane pour tes doudous ? »


2. Il se met en colère pour un rien

Durant la phase d’opposition de l’enfant, il vous faudra bien faire la part des choses entre une colère et un caprice. Exemple : vous refusez quelque chose à votre enfant (il réclame un produit dans un magasin ou un sursis à l’heure de la sieste etc.). Pour vous, cela est équivalent à une goutte d’eau dans l’océan mais lui, au vu de son jeune âge, vivra ce refus comme un véritable drame.

De ce fait, il va être submergé par ses émotions et exprimer sa colère, car il n’est pas en âge et en capacité de relativiser. D’autant lorsqu’il s’agit d’un besoin que son cerveau immature qualifie de premier. En cas de colère, il n’est donc pas utile d’envenimer la situation en criant plus fort ou en punissant votre enfant. Accordez-lui du temps pour se calmer et essayez ensuite de discuter avec lui. Les moments de colère se dissipent avec l’âge et il faut savoir que le cerveau émotionnel et archaïque de l’enfant peut dominer jusqu’à 3 ou 4 ans. La patience est donc de mise.

Phase d'opposition de l'enfant : Accordez du temps à votre enfant et ensuite, discutez.


3. Il adopte une attitude surdimensionnée

Lors de la phase d’opposition, un enfant va parfois adopter un comportement excessif, allant des cris, aux pleurs, jusqu’à se rouler par terre. Comment gérer de tels cas de figure et faire preuve d’autorité dans cette situation, sans passer par la case conflit ?

Comme souligné précédemment, un jeune enfant a des difficultés à faire la part des choses, surtout lorsqu’il entre dans cette phase d’opposition. Aussi, la moindre contrariété peut prendre des dimensions considérables, qui vous dépasseront autant que lui. Là encore, garder votre calme et le contrôle de la situation sera la clé pour y remédier, car un rapport de force ne ferait qu’empirer les choses. Une fois l’orage passé, communiquez avec votre enfant en évitant de le culpabiliser sur ses actes, afin qu’il se sente en confiance et ne perdez jamais de vue que ce genre d’écart est indépendant de sa volonté.


4. Il teste vos limites et s’oppose

Pendant cette phase, le quotidien peut se transformer en un match perpétuel entre l’adulte et l’enfant. Il va en effet chercher à systématiquement contredire vos dires ou vos demandes et sera enclin à la résistance. Par ces actes, votre enfant exprime son besoin d’affirmation en réagissant à votre attitude autoritaire. Ainsi il va refuser de se soumettre à la moindre consigne et s’enfermera davantage dans son mutisme, qui aboutira systématiquement à une crise si vous vous y opposez fermement.

Lorsque cela se produit, évitez au possible de vous énerver ou de rester campé sur vos positions, cela ne fera qu’accroître son stress. Proposez-lui plutôt des temps de jeu ou d’activités individuels (une dinette improvisée avec ses doudous, un chantier de construction de cubes etc.), durant lesquels il sera son propre chef et pourra se décharger de ses tensions.

6 conseils pour gérer sereinement la phase d'opposition de son enfant.
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5. Il a tendance à exprimer sa frustration

La sensation de frustration va de pair avec la phase d’opposition chez l’enfant. Durant cette période, il va se révéler comme un éternel insatisfait, qu’il s’agisse des repas ou des activités. Là encore, il ne s’agit aucunement d’un caprice mais d’un besoin évident de découverte et d’autonomie.

Pour y palier au mieux, sans forcément avoir le sentiment de céder, n’hésitez pas à lui confier des missions au quotidien. « Est-ce que tu penses que tu pourrais m’aider à mélanger la pâte à crêpes ? Je crois que ces doudous auraient bien besoin d’un nouveau lit, tu veux que je trouve de quoi leur en fabriquer un ? Tiens pourquoi pas avec cette boite à chaussures ?!» Il s’en sentira valorisé et boosté, et mettra naturellement sa frustration de côté. Et n’oubliez pas les encouragements qui vont avec une fois la mission accomplie !

“Je crois que ces doudous auraient bien besoin d’un nouveau lit, tu veux que je trouve de quoi leur en fabriquer un ? Tiens pourquoi pas avec cette boite à chaussures ?!”


6. Il montre des signes évidents de fatigue

La phase d’opposition est une période éprouvante, qui va mettre les émotions de votre enfant et les vôtres sens dessus dessous. Ceci va générer une fatigue intense pour votre enfant, qui se manifestera davantage en fin de journée sous forme de pics de stress, durant lesquels tous les points précédemment évoqués vont s’entremêler.

Afin d’y palier au mieux et éviter que les ressources de votre enfant s’amenuisent durant cette période, multipliez les temps de repos, qu’il s’agisse de sieste, de temps calme ou de pauses câlins. Rien ne vous empêche de vous accorder ce moment avec lui, durant lequel vous pourrez lui lire une histoire ou jouer avec lui. Au contraire, votre contact bienveillant augmentera sa sensation de bien-être. Un esprit reposé évacuera plus facilement les tensions et le stress que cette phase occasionne.