Vous aimeriez tellement que votre enfant soit généreux, qu’il offre son temps et prête ses jouets sans difficultés, que les après midi entre copains se déroulent sans encombre, que les temps de jeux ne soient que partage et amour… Seulement voilà ! La réalité est tout autre, non seulement, votre enfant refuse de partager ses jouets mais en plus, il veut toujours ceux des autres et cela vire vite au conflit… ! Petit zoom sur ce qui se passe dans son cerveau.

Pourquoi les enfants refusent de partager :

Avant  24 mois, l’enfant considère que tous les objets à sa portée lui appartiennent, il s’identifie à eux et les considère comme une partie de lui. Il est donc normal qu’il se sente menacé lorsqu’un camarade touche ou empreinte un de ses précieux jouets !

C’est seulement vers 2, 3 ans que l’enfant commence à se différencier des personnes et des objets qui l’entourent. Il peut alors faire des liens entre les objets et les personnes : les clefs de papa, le pull de maman etc… Il défend encore son territoire mais commence à s’ouvrir à la notion d’échange et de partage. Dans tous les cas, quelque soit l’âge de l’enfant, il a besoin de s’approprier un objet avant de pouvoir le prêter. Le partage nécessite une expérimentation et un apprentissage. Et cela s’acquière avec le temps. Patience donc !

 

Pourquoi les tout-petits s’intéressent toujours aux jouets des autres ?

Souvent, un enfant porte intérêt à un jouet parce que son copain l’a dans les mains. Vous avez beau lui donner un jouet identique, le problème reste le même, ce jeu que tient son camarade est devenu un réel objet de convoitise. Isabelle Filliozat psychothérapeute, explique que l’enfant s’intéresse davantage au geste de son camarade qu’à l’objet qu’il a entre les mains. Ce phénomène s’explique du fait des neurones miroirs.

Lorsqu’un copain joue avec un jouet super canon, les neurones miroirs de votre enfant s’activent et le pousse à imiter les gestes de son ami. Il réclame alors cet objet mais en réalité, c’est son corps tout entier qui le pousse vers l’objet en question. Il n’adopte pas ce comportement pour embêter, pour attirer l’attention ou pour prendre la place de son camarade. C’est une réaction biologique qu’il ne peut pas contrôler. Qui plus est, la zone d’inhibition de son cerveau n’est pas encore développée, ce qui explique certaines réactions démesurées.


Comment réagir lorsque votre enfant refuse de partager ?


🎀 Le bon exemple :

Le partage, l’attente, constituent des apprentissages qui sont difficiles avant 3 ans. Il est donc inutile de s’inquiéter ou de penser que votre enfant est égoïste ou jaloux. Inutile également de culpabiliser.

Bien souvent les mamans sont mal à l’aise face au refus catégorique de leur chérubin. Ses réactions sont tout à fait normales. C’est avec l’âge et en expérimentant que l’enfant apprend à prêter. Cela dit, vous pouvez tout de même donnez le bon exemple en montrant à votre enfant comment vous prêtez vos propres affaires.

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🎀 L’empathie :

Si votre enfant refuse de partager ses jouets, vous pouvez commenter avec empathie : « Tu aimerais vraiment jouer comme Gaspard » et l’inviter ensuite à trouver une solution telle que : prêter un autre jouet, patienter en musique, faire un échange


🎀 L’astuce du “chacun son tour” :

Cette habileté suppose de savoir patienter, ce qui est difficile pour un enfant de moins de 3 ans.  A cet âge là, « chacun son tour » n’a pas de sens pour lui. En effet, le cerveau préfrontal de l’enfant n’est pas encore assez développé pour anticiper et comprendre que le jouet lui reviendra plus tard. Pour lui apprendre à patienter vous pouvez utiliser un timer par exemple, ou proposer que chacun joue avec l’objet désiré pendant la durée d’une chanson.


🎀 La recherche de solution :

Lorsque deux enfants se disputent un objet, vous pouvez profiter de cette opportunité pour développer leurs compétences émotionnelles et sociales. Invitez-les à trouver une solution qui les satisfasse tous les deux. Pour cela, la roue des choix est un super outil.


🎀 Ne pas forcer à partager :

Mieux vaut laisser les enfants se débrouiller entre eux plutôt que contraindre un petit à prêter ce qui est à lui et qu’il refuse coûte que coûte. 

En effet, n’est-il pas plus bénéfique que l’enfant veuille partager de bon coeur et qu’il prenne plaisir à le faire plutôt que le repousser dans ses retranchements, au risque de créer une véritable tempête d’émotions dans laquelle il aura du mal à se dépêtrer. Et surtout, dont il se souviendra très bien lorsqu’il sera de nouveau avec son copain / sa copine. 

Obliger les enfants à partager ne fait que les pousser à s’accrocher encore plus à leurs affaires. Le partage forcé sape toute tendance à donner de bon coeur.

Faber & Mazlish
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Dans tous les cas, pensez à féliciter votre enfant lorsqu’il parvient à prêter un jouet, cela renforcera ce bon comportement qu’il aura envie de reproduire.

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Préparez le terrain : 4 astuces pour éviter les disputes liées au partage


🌟  Si le partage reste difficile, l’échange de jouets est plus facile. Si votre enfant reçoit un invité, vous pouvez lui demander d’apporter un petit sac de jouets de façon à ce qu’ils puissent se les échanger. De cette façon, les deux enfants obtiennent quelque chose en retour, ce qui est plus acceptable pour eux.

🌟 Avant l’arrivée d’un/e copain/copine , proposez à votre enfant de faire « le tour des jouets ». Prenez un grand panier et mettez à l’intérieur tous les jouets que votre enfant est prêt à prêter. Rangez les autres dans des « endroits secrets » que l’invité ne trouvera pas 😉

🌟 Si vous avez une fratrie dans une même chambre ou une salle de jeux, il peut être intéressant de délimiter des espaces par des meubles ou des tapis afin que chacun ait son territoire. En effet, il est important que l’espace privé de chacun soit respecté dans la famille, et ce, quelque soit l’âge de l’enfant. Cela diminuera les conflits de territoire.

🌟 Enfin, quelque soit les compétences que vous souhaitez que votre enfant développe, les livres restent d’excellents supports. Vous pouvez trouver des ouvrages qui traitent du partage pour discuter avec votre enfant de ce sujet. Les livres permettent à l’enfant de se projeter, de comprendre et sont souvent l’opportunité d’apprendre un nouveau comportement par imitation.

Un livre pour apprendre à partager : “Rose partage avec tout le monde” :

J’ai justement eu l’occasion de découvrir un petit ouvrage intéressant sur le thème du partage. Evidemment, il en existe des tas mais celui-ci fait parti d’une toute nouvelle collection « Dans ma famille bienveillante ». Vous vous doutez bien qu’avec un nom comme celui-là, l’ouvrage a suscité ma curiosité ! Il s’agit de « Rose partage avec tout le monde », écrit par Clarisse Commes.

Un joli petit ouvrage qui traite de la notion de partage mais pas seulement. Au travers d’une petite histoire, Rose expérimente plusieurs situations de partage :

  • le goûter,
  • un jouet
  • le temps
  • de bons moments.

Pour résumer, Rose partage ses astuces pour partager 😉

J’aime la bienveillance qui se dégage de cet ouvrage avec des illustrations douces et colorées. L’auteure en profite pour aborder des thèmes clés de la parentalité positive comme la reformulation empathique, la recherche de solution, la modélisation, l’accueil des émotions. Mais aussi des thèmes plus généraux comme l’empathie, le vivre ensemble et le don de soi.

Les livres sont à mes yeux d’excellents supports pour développer les compétences de nos enfants. Les compétences intellectuelles évidemment mais aussi (et surtout!) les compétences émotionnelles et relationnelles qui sont à mon sens les clés d’une enfance heureuse. Je vous parlerai certainement des autres ouvrages de la collection si j’en ai l’occasion.

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